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De petits appareils volants mais avec un gros impact : les drones

23 avril 2024
Pittogramme utilisation drone

Pittogramme utilisation drone - Parchi Alpi Cozie

Les raisons de son interdiction

L’organisme parc mais aussi toutes les zones protégées des Alpi cozie, adopte des règlements, une règlementstion et des ordonnances qui peuvent limiter les activités récréatives, pour les résidents et pour la production. Les institutions appelées à protéger ces écosystèmes particulièrement précieux ont en effet pour tâche de toujours expérimenter de nouvelles formes de coexistence des êtres humains dans un environnement naturel riche en biodiversité. L'objectif de cette rubrique est d'expliquer les raisons des interdictions, pour aider ainsi le public à comprendre certaines restrictions pour maintenir un territoire sain et accessible tout en respectant les besoins de toutes les espèces.

L'interdiction de survol

La loi est claire. L'article 3 de la loi-cadre sur les zones protégées n.394/1991 stipule : « Dans les parcs, les activités et les travaux qui peuvent compromettre la protection du paysage et des milieux naturels protégés, sont interdits en particulier en ce qui concerne la flore et la faune protégées et leurs habitats respectifs. Sont notamment interdits : [...] h) les survols non autorisés, sauf dans les cas définis par la loi sur la réglementation des vols".

Lors de la discussion et de la rédaction du texte, la règlementation s'appliquait aux moyens connus et utilisés à l'époque, parmi lesquels les avions, les hélicoptères, les maquettes motorisés, les deltaplanes et les parapentes. Plus de 30 ans après, la diffusion des drones ne change pas le fond du système législatif de l'époque puisque - comme nous tenterons de l'expliquer dans les prochains paragraphes - le survol de tout avion a un impact sur les écosystèmes. Etant donné qu'au sein des zones protégées certaines activités humaines doivent s'adapter aux principes de protection de l'environnement, dans les Parcs des Alpi Cozie l'utilisation de drones n'est autorisée qu'à des fins professionnelles, de surveillance et de recherche scientifique. L'utilisation d'appareils télécommandés dans les parcs naturels, les réserves naturelles et les sites Natura 2000 gérés par les espaces protégés des Alpi cozie est soumise à une demande spécifique et à une évaluation d'impact.

D'un point de vue pratique, il reste une incohérence dans l'application D-Flight, l'outil officiel de l'Organisme national d'aviation civile (ENAC) pour promulguer la « règlementation de l'air » auprès des pilotes de drones, car pour le moment les frontières des territoires du Piémont en zones protégées ne sont pas affichées parmi les zones à restrictions de survol dans la cartographie numérique. Ces interdictions ont toutefois été réitérées par l'ENAC dans la Circulaire ATM-09A. En cas de doute, il est donc conseillé de toujours contacter l'Organisme du Parc pour recevoir des informations complémentaires et autres.

L'impact des survols

Comparée au bruit et aux mouvements aériens violents des avions et des hélicoptères, la perturbation générée par un drone sur les plantes et les animaux peut sembler infime. «Pourtant – affirme Domenico Rosselli, garde-parc des Aires Protégées des Alpi Cozie – la littérature scientifique a commencé à s'intéresser à l'impact que ces dispositifs produisent, en particulier sur la faune sauvage. Pour les oiseaux de proie et les oiseaux prédateurs en général, le drone représente un concurrent qui est souvent attaqué avec un risque, même grave de se blesser à cause des hélices. Pour tous les autres animaux, un avion même petit, télécommandé, est vécu comme une source d’alarme. Nous avons nous-mêmes réalisé quelques expériences directes en survolant des troupeaux de bétail dans des alpages. Eh bien, même le comportement des animaux habitués à la présence humaine et aux sources de perturbations des milieux anthropisés est souvent mis à rude épreuve par le vol d’un drone. Il est facile d’imaginer la réaction de panique que peuvent avoir les ongulés sauvages ou, pire encore, le petit gibier comme les reptiles ou les rongeurs qui peuvent assimiler le bruit des faux-bourdons, comme oiseaux de proie dont ils se nourrissent. Ainsi que de nombreuses espèces de l’avifaune qui peuvent subir une perturbation de ce mécanisme encore plus directe. »

Concrètement, le personnel des Parcs des Alpi Cozie a été témoin de plusieurs situations de conflits entre drones et faune sauvage, ainsi que de nombreuses interventions des autorités de surveillance pour sanctionner les infractions de pilotes ne respectant pas les règles.

«Le cas le plus incroyable – ajoute Giuseppe Roux Poignant, garde forestier – m'est arrivé dans la région de Bardonecchia. Certains rapports ont indiqué la présence d'un objet étrange à l'intérieur du nid d'un couple d'aigles installés dans cette zone. D'après une observation plus minutieuse réalisée avec des jumelles et un télescope, il s'est avéré qu'il s'agissait d'un drone dont, de toute évidence, les deux rapaces s'étaient nourris et avaient transporté jusqu'à leur abri. Heureusement, peu de temps après, les restes du drone ont disparu, probablement expulsés du nid."

Le travail d'un organisme de protection de l'environnement consiste à identifier et sanctionner les situations qui causent de graves dommages au patrimoine naturel protégé, mais en même temps à prévenir et décourager des comportements habituels qui, générent individuellement un effet limité sur l'environnement, mais peuvent avoir des impacts globaux massifs. C’est le cas des drones avec leur large diffusion et leur facilité d’utilisation.

« Évidemment – ​​conclut Rosselli – n'importe quel aéroplane, même les plus petits qui sont actuellement sur le marché, représente un élément perturbateur dans le contexte naturel d'un parc ou d'une zone protégée. Et il est clair que l’ampleur de l’impact dépend de l’utilisation. C'est plus impactant de réaliser des vols avec pour objectif précis de filmer la faune, en essayant d'être au plus près des animaux ou des nids d'oiseaux. C’est moins impactant de prendre des photos ou filmer des vidéos pour immortaliser un magnifique paysage ou une belle journée dans la nature. Cependant, nous ne nous lasserons jamais de répéter que dans les espaces protégés, l’être humain doit se rapporter à l’environnement qui l’entoure, en évitant autant que possible toute forme de perturbation. Comme pour les drones, justement."