Stambecco

Histoire

Cette sorte de grand bouc sauvage est très confiante avec l'homme et c'est pour cette raison qu'elle a risqué l'extinction dans les Alpes surtout après l'apparition des armes à feu avec lesquelles on le chassait pour sa viande et pour les prétendues propriétés curatives de nombreuses parties de son corps. Au XIXe siècle et après la Seconde Guerre mondiale, il restait quelques centaines d'individus dans le Parc national du Grand Paradis et dans le Parc national de la Vanoise, d'où, naturellement et par réintroductions, il est revenu coloniser toutes les Alpes. Dans les Parcs des Alpes Cozie, il a été réintroduit à partir de 1995 avec des individus provenant du Parc national du Grand Paradis.

Dimorphisme sexuel

Le bouquetin est une espèce caractérisée par un fort dimorphisme sexuel, c'est-à-dire de notables différences morphologiques entre les mâles et les femelles. Un spécimen mâle a une masse corporelle nettement plus grande, peut atteindre une hauteur d'1 mètre au garrot, en plus de cornes plus grandes qui peuvent dépasser 1 mètre de longueur et peser jusqu'à 8 kg. Chez les femelles, les cornes ne dépassent pas 30 cm et le pelage est plus clair par rapport aux mâles. Les mâles sont plus solitaires et restent séparés des femelles qui vivent en troupeaux avec les petits, appelés chevreaux, jusqu'à l'âge d'environ deux ans. Souvent, de véritables nurseries sont constituées avec des groupes de 15 à 20 chevreaux gardés par un couple de femelles, tandis que les autres se nourrissent.

Les cornes

Les cornes du bouquetin sont permanentes, constituées d'une armature osseuse recouverte d'un matériau kératinique. Leur croissance s'interrompt pendant la saison estivale en produisant les caractéristiques anneaux dont le comptage permet d'estimer l'âge de l'individu.

Le poids

Les mâles peuvent peser plus de 100 kg, tandis que les femelles atteignent en moyenne 40/50 kg.

La reproduction

La reproduction des bouquetins a lieu généralement entre mi-décembre et mi-janvier, précédée de combats sporadiques mais spectaculaires entre mâles qui, à coups de puissants coups de cornes, établissent la suprématie reproductive. La gestation dure environ 6 mois, les femelles mettent bas 1 petit - rarement 2 - tous les 1 ou 2 ans entre les mois de mai et juin. Le chevreau est capable de marcher quelques minutes seulement après la naissance et de suivre sa mère dans ses déplacements.

Longévité

L'espérance de vie des bouquetins se situe en moyenne entre 15 et 20 ans, bien qu'il existe des individus qui ont largement dépassé ce seuil. Les femelles sont généralement plus longévives que les mâles.

Quelques curiosités

Les bouquetins ont une capacité extraordinaire à grimper même sur des parois rocheuses presque verticales où ils ont tendance à se réfugier également avec les chevreaux pour se protéger des prédateurs. Cela est dû à la forme de leurs sabots qui présentent un revêtement externe rigide de couleur sombre capable de s'ancrer solidement même sur des aspérités très réduites, et un intérieur souple qui adhère à la roche. Par rapport au chamois, leurs sabots sont dépourvus de bourrelet et de cavités interdigitales, rendant ainsi les déplacements sur la neige plus difficiles.

Ils ont une capacité réduite de thermorégulation, souffrant particulièrement des températures élevées. Pendant la saison estivale, ils sont donc contraints d'effectuer de nombreux déplacements entre les milieux rocheux plus frais en altitude et les prairies ensoleillées et chaudes où ils peuvent se nourrir.

Étant donné que toute la population de bouquetins des Alpes descend d'une centaine d'individus ayant survécu à l'extinction dans la seconde moitié du XXe siècle, elle se caractérise par une faible variabilité génétique qui la rend plus fragile aux attaques des agents pathogènes.