Les 16 et 17 octobre s'est tenue au siège de Salbertrand des Zones Protégées des Alpes Cozie la rencontre entre les partenaires du projet ALCOTRA ACLIMO, l'initiative transfrontalière Italie-France dédiée à la gestion de la ressource eau en période de crise climatique. Le personnel italien provenant des Zones Protégées des Alpes Maritimes, du Parc Fluvial Gesso Stura, du Parc Naturel Régional des Alpes Ligures et du Parc National du Gran Paradiso, ainsi que les collègues français du Parc National du Mercantour, du Parc National des Écrins et du Parc National de la Vanoise se sont rencontrés pour deux jours intensifs d'échange sur l'avancement des travaux et de visites sur le terrain pour observer certaines initiatives en cours de développement dans les Parcs des Alpes Cozie.

Les travaux en salle

En particulier, au cours de la journée du jeudi 16 octobre, s'est tenu le comité de pilotage durant lequel ont été abordés les aspects économiques et bureaucratiques des initiatives déjà réalisées et de celles encore à compléter, avec une attention spécifique aux actions de communication concernant la production d'un docufilm et d'un kit pédagogique.

Un large espace a été consacré à l'importante initiative de caractère scientifique qui voit la collaboration entre les partenaires d'ACLIMO et les techniciens de CESBIO (Centre d'Études Spatiales de la Biosphère) pour la création d'un outil capable de modéliser la quantité d'eau à l'intérieur d'un bassin hydrographique, en étudiant la composante glaciaire et nivologique afin d'effectuer des estimations sur les disponibilités estivales également à partir de séries historiques capables de fournir des outils de prévision à long terme. Le caractère complexe et ambitieux de l'étude a nécessité un échange approfondi sur les difficultés rencontrées jusqu'à présent et les moyens de les surmonter.

La visite sur le terrain

Par la suite, la journée du vendredi 17 octobre a été consacrée à la visite sur le terrain, dans les Zones Protégées des Alpes Cozie où les interventions prévues par le projet ont été envisagées, afin d'entamer un échange avec les partenaires sur les différentes actions, déjà mises en œuvre ou en phase d'étude, visant à faire face aux problématiques de pénurie d'eau dans les pâturages.

Champlas - Colle del Sestriere

Le matin, le groupe a visité le site de la Réserve Natura 2000 de Champlas - Colle del Sestriere, caractérisé par des environnements xériques, des prairies et des pâturages particulièrement secs. Grâce à l'accompagnement de Luciano Gorlier, président de l'Association foncière Champlas du Col et Janvier, il a été possible d'observer de près une série d'abreuvoirs mobiles et fixes réalisés par l'association elle-même pour une gestion plus raisonnable et durable de l'eau destinée aux bovins au pâturage avec l'objectif de réduire les gaspillages et le piétinement du sol par le bétail.

De plus, un échange a été engagé avec les partenaires des autres parcs sur les interventions possibles à mettre en œuvre pour la conservation de la tourbière située en aval de l'aqueduc qui alimente l'habitat de Champlas du Col, récemment dégradée en raison de l'effet conjugué d'un phénomène d'érosion, du pâturage et de saisons sèches. Plusieurs solutions concrètes ont été proposées aux participants pour éviter l'assèchement de la zone humide, de taille réduite mais d'une grande importance écologique.

Cima Fournier et Lago Nero

La première partie de la journée s'est donc concentrée sur la gestion de l'eau visant à conserver les milieux naturels ou semi-naturels du territoire et à favoriser une activité économique fondamentale pour la montagne comme la pastoralisme. Dans l'après-midi, le groupe s'est déplacé sur le site de la Réserve Natura 2000 Cima Fournier et Lago Nero où l'exposition au nord et la configuration du territoire ont permis la formation d'un large réseau de lacs et de zones humides particulièrement menacés par les changements climatiques et par la fréquentation touristique. La visite, dirigée par Alberto Selvaggi, naturaliste à qui l'Entité Parco a confié les relevés de caractère botanique, a concerné les deux bassins principaux de la zone sur lesquels les Parcs des Alpes Cozie ont mené diverses activités de suivi.

Concernant le Lago Nero, un développement de plantes aquatiques est en cours depuis plusieurs années, occupant partiellement la surface et soulevant des interrogations sur l'évolution possible de l'habitat en référence à l'envasement naturel du bassin et aux problèmes de fréquentation par les touristes et les pêcheurs. Les analyses ont révélé que parmi la végétation, se trouve également le Potamogeton alpinus Balb., une sous-espèce très rare qui en Piémont se trouve exclusivement dans 5 stations. Dans ce cas, il est donc nécessaire d'évaluer attentivement les actions à entreprendre en respectant les spécificités écologiques : accompagner l'évolution naturelle du bassin ou entreprendre une intervention pour stopper les dynamiques en cours ?

La deuxième zone analysée est celle qui entoure le Lac de Clot Foiron. Ici, sur les rives du bassin, ont été identifiés des noyaux de l'habitat numéro 7110 de la directive européenne, identifié comme « Tourbières hautes actives », avec la présence d'espèces très rares comme l'Empetrum nigrum qui lui confèrent un statut de protection particulièrement rigoureux. Limitrophe au lac se trouve également une tourbière, dans laquelle ont été trouvées plusieurs espèces de libellules classifiées comme vulnérables dans la Liste Rouge de l'UICN, où il sera nécessaire d'étudier des stratégies spécifiques de conservation environnementale le plus possible en harmonie avec la fréquentation touristique qui en été est particulièrement abondante grâce à la beauté des lieux.

La présence de personnel technique provenant des principaux parcs des Alpes occidentales et extrêmement préparé sur le sujet a permis un échange d'opinions et d'expériences très fructueux pour tous à une phase où les projets entreront dans la phase la plus opérationnelle après la conclusion des travaux d'analyse et d'étude.