Ultimo aggiornamento: 15 janvier 2025
Les chartreuses étaient constituées de complexes de bâtiments qui pouvaient être disposés de différentes manières. Dans la construction des divers bâtiments, les chartreux ne suivaient pas de plans préétablis, mais adaptaient leur disposition en fonction des caractéristiques morphologiques du lieu.
Les particularités qui caractérisaient le lieu où se trouvait la Grande Chartreuse ont néanmoins été maintenues constantes dans presque toutes les fondations. Le choix donc d'une localité isolée et difficilement accessible, de préférence à des altitudes relativement élevées mais à l'abri des vents, mettait en évidence l'aspiration que ce nouvel ordre nourrissait envers un modèle de vie basé sur la solitude.
Le concept de "désert", rapporté dans tous les textes concernant l'ordre chartreux, était représenté par les forêts qui abondaient à l'époque dans toute l'Europe, où les moines devaient lutter contre le climat, les animaux sauvages et l'approvisionnement en vivres. Tous les monastères chartreux, du moins jusqu'en 1300, étaient constitués de deux parties distinctes : la maison haute, qui constituait le noyau principal de la chartreuse, et la maison basse ou correria. Cette distinction découlait directement de la distribution géographique des deux bâtiments. La correria était en effet toujours située sur les pentes d'une montagne ou à une altitude inférieure par rapport au monastère.
C'était le lieu où résidaient les Pères dont les principales occupations étaient la prière et la copie de textes sacrés en conformité avec ce qu'enseignait S. Bruno. Il se composait de quatre unités fondamentales :
En plus de ces bâtiments, l'achèvement du noyau se perfectionnait avec : la salle capitulaire, la sacristie, le dortoir des convers, la cuisine, le réfectoire et la bibliothèque.
On obtient ainsi la planimétrie générale dont l'axe est représenté par l'église, parfois précédée d'une petite cour sur laquelle donne la loge du gardien ; cette dernière a une fonction de séparation entre l'immense espace du grand cloître et l'ensemble des bâtiments centrés autour du petit cloître.
L'ensemble du complexe était entouré d'un mur d'enceinte qui servait à protéger la solitude des moines et à empêcher l'entrée des animaux sauvages. Au départ, il était représenté par une simple palissade en bois, puis avec le temps, il fut remplacé par une véritable construction en maçonnerie parfois surmontée de petites tours de guet.
Dans le mur d'enceinte, il n'y avait qu'une seule entrée gardée par un gardien ; généralement, cette porte était située au point le plus éloigné de l'église ; cependant, d'autres emplacements étaient possibles en fonction de l'agencement des autres bâtiments ou de la morphologie du terrain.
C'était l'élément le plus important tant sur le plan religieux que structurel et aussi le seul qui, du moins dans les anciennes chartreuses, était construit en pierre, tandis que tous les autres espaces étaient réalisés en bois.
L'église était toujours jointe à la sacristie et représentait le centre de la chartreuse. Autour d'elle étaient répartis tous les autres éléments constituant le monastère.
Elle se composait de deux éléments principaux : la nef unique et l'absence de transept.
Parfois, le chœur, avec une abside plate qui contribue à donner une impression d'austérité à l'ensemble, était plus bas et presque toujours plus étroit que la nef et avec un sol surélevé.
La couverture intérieure était généralement réalisée en voûte, habituellement en berceau plein-cintre ; les rares fenêtres étaient petites et avec une profonde embrasure vers l'intérieur ; seulement à des époques plus récentes (à partir de 1300) a eu lieu la tendance à la réalisation d'ouvertures plus larges qui conféraient aux intérieurs une plus grande luminosité.
L'espace de la nef était divisé en sens transversal par une structure en bois qui avait pour tâche de séparer le chœur des pères, plus proche de l'autel, de celui des convers.
Les Consuetudines Cartusiae imposaient en effet la séparation constante entre les deux catégories, à qui aucune possibilité de rencontre n'était accordée. À cet égard, l'église avait deux entrées séparées. Les moines entraient par une porte située dans le grand cloître qui menait directement à la zone du chœur, tandis que les convers avaient accès par l'entrée principale ou par une porte secondaire située près de la façade de l'église.
L'ameublement était essentiel ; le long des murs se trouvaient des stalles sur lesquelles s'asseyaient les moines durant les fonctions, au centre un lutrin et une croix près du seul autel.
Il n'y avait presque jamais de véritable clocher ; les cloches étaient en effet logées dans une petite structure en flèche située sur le toit. Ce n'est que dans des époques ultérieures qu'on passa à la réalisation de véritables tours, culminant avec des flèches voyantes comme on peut l'observer dans les chartreuses de Pavie et de Cologne.
Caractéristique de l'architecture chartreuse est la présence de deux cloîtres.
Le premier, de dimensions réduites, était appelé petit cloître et était toujours situé à proximité de l'église, dans certains cas le long de l'un des murs longitudinaux de celle-ci, tandis que dans d'autres, le long du mur extérieur de l'abside.
Le second, appelé grand cloître, s'ouvrait sur les cellules des moines.
Au petit cloître faisaient face les éléments communs (salle capitulaire, réfectoire, bibliothèque, dortoir des convers) et ceux liés à l'activité de subsistance (magasins, remise à bois, etc.); de plus, c'était un véritable lieu de prière où les moines, marchant à l'abri, méditaient et lisaient des textes sacrés.
Les vestiges de ces constructions dans les chartreuses antérieures à 1200 sont vraiment rares car elles étaient principalement réalisées en bois; dans la chartreuse de Montebenedetto, on peut encore voir les étagères en pierre destinées à soutenir les poutres en bois du petit cloître.
Le grand cloître constituait en revanche cette partie du monastère autour de laquelle s'ouvraient les cellules des moines. Il n'avait donc pas la fonction d'un cloître proprement dit mais était néanmoins bien plus qu'un simple passage couvert. Il remplissait la double fonction de promenade et de récréation spirituelle des religieux; le long du côté de l'église se développait "le couloir pour la lecture" où se trouvaient des bancs utilisés pour les moments dédiés à la lecture privée, tandis qu'en face se trouvait l'armarium des livres, lieu où chaque moine recevait un texte à lire à voix haute en marchant dans le cloître. Il comprenait également le lavabo en forme carrée ou polygonale, équipé de lavabos. En relation avec ce qui a été exposé et en tenant compte du fait que chaque cellule constituait un logement unique, on peut déduire que dans chaque complexe chartreux, les dimensions du grand cloître devaient nécessairement être considérables.
Dans le pré du grand cloître se trouvait le cimetière constitué d'une petite zone délimitée par une faible palissade, où les tombes étaient caractérisées par des croix en bois. Au départ, seuls les moines et les convers y trouvaient sépulture, tandis que par la suite, l'usage s'est répandu d'y enterrer également des personnages de renom vivant dans les zones environnantes.
L'activité primaire de chaque moine consistait à copier des textes sacrés, par conséquent, dans chaque chartreuse, il y avait une bibliothèque même s'il n'existe pas de nouvelles fiables à ce sujet.
Les quelques sources disponibles affirment que tant la bibliothèque que les archives, où étaient conservés tous les documents relatifs à la gestion économique des chartreuses, étaient situées dans un ou plusieurs locaux au-dessus de la sacristie.
Comme déjà mentionné, vers la fin du 1300, une modification des Consutudines Cartusiae entraîna l'abandon progressif des maisons basses.
Jusqu'alors, cette partie caractéristique du monastère était destinée à accueillir les convers, des personnes qui aimaient la vie érémitique mais n'avaient pas la vocation de faire face aux règles strictes auxquelles étaient soumis les moines chartreux.
La correria devait avoir des caractéristiques assez similaires à celles de la maison haute, car les convers, se rendant à cette dernière uniquement à certaines occasions, devaient nécessairement être complètement indépendants.
Le bâtiment le plus important aussi pour la maison basse était l'église, puis les celles des convers, la foresterie, le réfectoire et la cuisine, ces derniers étant ensuite introduits dans la maison haute en communion.
Dans la foresterie, étaient accueillis les pèlerins auxquels il était absolument interdit d'accéder au monastère. Seuls les convers pouvaient en effet avoir des contacts avec le monde extérieur, y compris des relations économiques ; ils étaient en effet chargés des tâches liées à l'administration des biens de la communauté.
Parfois, il y avait l'infirmerie qui, en plus des convers, accueillait également les moines qui tombaient malades et qui, par règle, ne pouvaient pas rester à la maison haute.
Avec l'abandon progressif des correries, les convers furent hébergés dans les maisons hautes et il fallut chercher des solutions architecturales pour doter ces dernières de locaux qui jusqu'alors étaient la prérogative des maisons basses, tels que la foresterie et l'infirmerie.
Chiostro piccolo - Archivio Parchi AlpiCozie (foto Dante Alpe)
Altare e finestra absidale - Gruppo Cartusia (foto Adelio Vair)
Correria della Certosa - Archivio Parchi AlpiCozie (foto Luca Giunti)