Description architecturale de la Chartreuse de Montebenedetto
Ultimo aggiornamento: 15 janvier 2025
La Certosa di Montebenedetto revêt un intérêt particulier dans le domaine de l'histoire chartreuse et plus largement dans l'histoire des structures monastiques alpines.
Elle appartient en effet au groupe des plus anciennes fondations de l'ordre chartreux en Italie, mais, à la différence d'autres chartreuses, elle a été abandonnée à une époque encore médiévale et n'a donc pas subi les variations organisationnelles et planimétriques qui ont caractérisé les autres chartreuses à l'époque de la Contre-Réforme.
Il est donc possible d'obtenir des informations importantes et rares concernant l'organisation des structures cénobitiques et productives caractérisant la phase initiale et médiévale de l'ordre qui, dans cette réalité, pourraient être présentes intactes et en grande partie sous le profond manteau de débris transportés lors de la crue qui a détruit la chartreuse en 1473, tandis qu'ailleurs de telles traces ne sont plus accessibles car enterrées sous de nouvelles structures.
Dans son ensemble, la chartreuse a vécu approximativement de 1198-1200, époque à laquelle s'installèrent les chartreux venus de Losa, jusqu'à 1473 lorsqu'elle a été détruite par l'inondation.
Ce qui reste de l'actuelle chartreuse est donc la structure "congelée" dans le temps d'une construction du milieu du XVe siècle, même si certainement des remaniements et des travaux de construction supplémentaires ont été réalisés sur celle-ci, comme le long et haut portique dans la partie sud de l'aile en face de l'église et le petit bâtiment adossé au mur nord de celle-ci.
Come déjà expliqué, selon la typologie chartreuse, la maison haute était accompagnée de la cour ou maison basse dont les restes dans le cas de Montebenedetto sont bien visibles en contrebas de l'église sur le parcours du sentier (ancienne route) qui part de Villar Focchiardo; l'emplacement actuel est dû à un important événement de glissement de terrain consécutif à l'infiltration d'eaux souterraines qui a déplacé la construction d'environ 50 m plus en aval de l'emplacement original. Ne resta debout, semi-immergée et considérablement inclinée que son église, tandis que les bâtiments qui l'entouraient furent complètement détruits; un petit bâtiment habité, probablement par le convers, reste partiellement visible au-delà de la cour, gardant l'accès à la chartreuse.
Le pivot de chaque complexe chartreux était donc l'église. Les règles sévères des Chartreux imposaient en effet que dans le lieu choisi pour édifier un nouveau complexe abbatial, la "Maison de Dieu" devait être construite a priori où la messe se célébrait quotidiennement.
L'église de Montebenedetto reflète les styles, communs et contemporains à la naissance du mouvement de S. Bruno, des congrégations de Chalais, de Cîteaux et de Grandmont qui avaient embrassé les idéaux de pauvreté et de simplicité dans le cadre de la réforme ecclésiastique du XIIe siècle et conservait ces caractéristiques jusqu'à la moitié du XVe siècle.
Dans le cas de Montebenedetto, l'église est le seul bâtiment du complexe chartreux qui s'est entièrement maintenu. Elle mesure 23,70 x 6,90, est éclairée par trois fenêtres de chaque côté, avec un profond chanfrein et un arc en plein cintre mesurant 1,85 m par 0,85 m à l'extérieur. Le presbytère a l'absidiole plate, caractéristique de toutes les chartreuses, orientée à l'est et plus étroite que la nef (5,78 m); la voûte en berceau plein cintre a une hauteur de 10 m; l'épaisseur des murs est de 1,60 m.; sur le côté gauche de l'autel en pierre, on accède à la sacristie par une porte qui traverse un mur de 2 m d'épaisseur à l'intérieur duquel a été aménagée un escalier hélicoïdal qui permet d'accéder au comble.
Dans la façade, s'ouvrent une fenêtre romane et une massive porte avec des montants en blocs de pierre et un monolithe comme architrave; à l'origine, l'entrée était surmontée d'un portique dont l'existence est prouvée par la présence des consoles en saillie.
À l'origine, dans les murs nord et sud, s'ouvraient l'une en face de l'autre deux portes situées à environ 11,70 m de la façade, donc à mi-église. Selon les usages chartreux, les moines n'accédaient pas au chœur par la porte de façade, qui revêtait peu d'importance (au point qu'elle n'était même pas présente à la chartreuse de Banda). En particulier à Montebenedetto, l'entrée des moines se faisait par le Côté nord qui communiquait avec le grand cloître. La porte sud ne pouvait de toute façon pas être utilisée par les convers, car, en raison de son emplacement, elle donnait également accès au chœur des pères qui, comme déjà spécifié, était strictement séparé par un cloisons transversal en bois, de celui des convers. Cette porte permettait l'accès au chapitre, placé comme d'usage dans le petit cloître; il est actuellement possible de reconnaître le chapitre, (dont les dimensions devaient être d'environ 7 x 5 m), dans ce qui est appelé "chapelle cimetériale" contre le côté sud de l'église, dont il reste le mur de fond enterré (ouvert par une monofore romane), les ruines du mur sud et les traces de l'encastrement dans le flanc de l'église.
À l'intérieur de l'église, il est visible sur le mur sud, presque à l'angle de la façade, une autre porte d'environ 2,20 x 1 m surélevée à l'intérieur par rapport au sol de 0,50 m (il y avait sûrement une paire de marches); c'était la porte par laquelle les convers accédaient à leur chœur. La porte des convers confirme la position le long du flanc sud de l'église du petit cloître (dont la couverture est encore indiquée par les saillies en pierre), sur lequel le réfectoire devait également donner.
Le point focal de chaque chartreuse était le passage entre le grand cloître et l'église. Les moines de Montebenedetto résolurent le problème en élevant un portique sur la façade nord de l'église, dont les consoles sont encore présentes.
En ce qui concerne le grand cloître, l'emplacement des cellules se trouvait certainement autour de l'aire est de l'église et sur le côté nord; il existe en revanche des incertitudes sur le côté sud où la destruction causée par la crue fut presque totale.
Le nombre de cellules pouvait être supérieur à treize, prévoyant par certains périodes un surcroît de moines. En ce qui concerne les structures qui sont actuellement classées comme cellules, il est évident qu'elles ne représentent qu'une partie d'entre elles, car les dimensions restreintes d'environ 5x4 m n'auraient pas suffi au moine pour remplir les tâches quotidiennes normales, auxquelles il était appelé par règle. Il s'agit donc très probablement des vestiges de bâtiments plus complexes réalisés en pierre et en bois avec un rez-de-chaussée et un premier étage qui anticipaient les types de construction qui devenaient communs dans toutes les chartreuses construites entre 1300 et 1600.
L'ensemble du complexe de la maison haute était entouré d'un mur d'enceinte encore visible par endroits dans la partie nord-ouest; des vestiges sont en revanche présents à l'amont du plateau sur le côté sud du complexe.
